Le baromètre de Marcel Zamora se nomme Mont Ventoux. Avant chaque Embrunman, il effectue la montée
en courant.« À dix jours de la compétition, je me sens bien », assure l'Espagnol. Les concurrents sont prévenus. « J'aime beaucoup les Alpes, c'est un terrain qui me convient bien. J'ai plus de mal, par exemple, à éprouver
du plaisir sur l'Ironman de Nice. C'est une course très différente. L'Embrunman reste une course très particulière. »
Particulière car il est entré dans la légende de cette compétition, en remportant cinq victoires. Et le Barcelonais compte bien devenir le premier triathlète à décrocher six victoires. Les 9h34 d'Hervé Faure l'intéressent peu. « Battre le record du temps ? Non, ce n'est pas important. Ce qui m'importe, c'est de gagner une sixième fois.
Je travaille beaucoup pour ça. Ce serait un accomplissement. Psychologiquement, c'est très usant aussi.
À répéter tous ces efforts, ce n'est pas anodin. Pour qui que ce soit. Il faut se remotiver, et continuer à croire
en la victoire. C'est mon moteur. J'ai confiance en mes chances de victoire cette année. »
« Je veux courir jusqu'à mes 40 ans »
Ses points forts ? « Le vélo et la course à pied. Je m’entraînais encore le week-end dernier. Je fais du vélo un peu tous les jours, j'ai participé à une course il y a deux semaines [le triathlon courte distance de l'Alpe d'Huez]. C'est dans ces éléments que je me sens le mieux. Je suis allé nager, mais je me focalise sur mes qualités. C'est là où la course peut se jouer. Pour le moment, je suis assez content de ma préparation, je me sens bien physiquement. »
Zamora est rodé, connaît la course par cœur. Mais il se laisse encore prendre par la magie du départ.
« Quand vous partez dans la nuit, c'est incroyable. Indescriptible. Les gens sont là, il y a du bruit, des applaudissements, des cris... C'est incroyable. Je ne peux pas vous dire comment on se sent. C'est un mélange d'excitation, d'adrénaline et de concentration aussi. On ne peut pas se laisser déborder par nos émotions. »
À 37 ans, il croit encore en ses chances. Et espère bien revenir dans les Hautes-Alpes encore quelques années...
« Je veux courir jusqu'à mes 40 ans et toujours être compétitif. C'est mon ambition. »