9h34'08''. Le temps est stratosphérique. En 31 ans, personne n'a fait mieux. Ce record de l'Embrunman
a été réalisé en 2011 et appartient à l'Ardéchois Hervé Faure. Sa troisième et dernière victoire sur le triathlon haut-alpin, après 2006 et 2007. « C'était un grand moment, confie l'intéressé. J'ai pris la tête dans le marathon, à 10 km de l'arrivée. Je suis resté concentré jusqu'au bout.» Faure grille alors la politesse à l'Espagnol Victor Del Corral et au Français Julien Loy. Quatre ans plus tard, il tente d'expliquer son record : « Un tel temps dépend beaucoup de la concurrence et de la physionomie de la course. Je me souviens avoir roulé, à vélo, avec des athlètes très performants, qui avaient la même motivation que moi. Ça aide. Et puis la météo était favorable. Il y avait très peu de vent, on avait pu rouler très fort. »
« Ça reste ma course »
Pour Hervé Faure, 2011 n'est pas sa « plus belle victoire ». « Elles sont toutes différentes. Je garde un souvenir ému de mon premier succès, en 2005, à l'Ironman de Nice. C'est celui qui a lancé ma carrière. » Malgré tout, l'Embrunman tient une place de choix dans son cœur. « Ça reste ma course. Elle est très particulière car plein de paramètres entrent en jeu. Elle est aussi très difficile, il ne faut surtout pas la prendre à la légère. »
Pour avoir commis cette erreur, l'an dernier, Hervé Faure a souffert. Énormément. « J'étais blessé durant les mois qui précédaient l'épreuve. J'ai hésité jusqu'au dernier moment, puis je me suis inscrit. Mais le marathon 2014 reste pour moi un énorme calvaire. J'ai terminé 3e, mais ce fut dur.»
En 2002, Faure avait déjà connu la souffrance. Une grosse défaillance après 10 km à pied et une mise sous perfusion, par le service médical, une fois la ligne d'arrivée franchie. Pire, en 2010, quand l'Embrunman
a cette fois eu raison de lui. « Là, mon corps a dit stop, raconte Faure. J’ai abandonné alors que j’étais en 3e position du marathon. »
Pour ne pas revivre pareille défaillance, le triathlète de 39 ans a dû renoncer à l'édition 2015.
« J'ai eu des soucis de santé début juin et je me sens fatigué. Je n'ai pas pu m'entraîner correctement donc je fais l'impasse cette année. » Pour mieux revenir en 2016, après ses six à sept mois de préparation intense. «Ce sera ma dixième participation et les dix ans de ma première victoire », glisse Hervé Faure. Un nouveau couronnement et son histoire d'amour avec Embrun serait encore plus belle.