Il a pris le temps de s’asseoir le long du plan d’eau. Celui-là même où il avait plongé
il y a une dizaine d’heures, alors que le jour n'était pas encore levé. Ses proches sont là,
lui disent d’arrêter. Il n’a rien mangé entre 9h et 17h. Son corps a déjà enduré 210 kilomètres d’efforts. Il lui en reste encore une vingtaine à parcourir pour boucler l’épreuve. Mais il est à bout de force. Épuisé, il perd connaissance. Lorsqu’il revient à lui, des pompiers l’entourent. Il a dû être perfusé. Proche de l’hypoglycémie sévère, son taux
de glucose s’élevait à 0,30 gramme par litre de sang contre 0,6 à 1,10 gr/l en temps normal.
Il n’en gardera aucune séquelle. Seulement de l’expérience.
Comme lui, des dizaines de milliers de triathlètes, hommes et femmes, ont défié Embrun et son triathlon devenu, en l’espace de 30 ans, une référence mondiale. Comme lui, certains se sont cassé les jambes et le corps, les obligeant à abandonner. Pourtant, ils sont nombreux à en redemander chaque année. Pour le meilleur mais surtout pour le pire. Car il faut s’attendre à souffrir.
INTRODUCTION