« L'Embrunman, c'est une grande partie de ma vie. » Il n'emploie pas le mot carrière, tellement l'événement est devenu indissociable de sa personne. De sa première participation en 1986 à sa dernière en 2002, Yves Cordier n'a pas été marqué par une édition en particulier. Ses cinq victoires lui sont certes précieuses, mais l'ancien nageur a trouvé du plaisir dans chacune des courses disputées. « On découvre d'autres choses, même en terminant sur le podium », révèle le Niçois. 

1987 a toutefois laissé des traces... Un orage éclate entre la natation et le vélo. L'intempérie durera près de 5 heures. « J'avais gagné mais nous n'étions que 30% à avoir bouclé la course. On était des héros. Je pense que cette édition a grandement participé à la réputation d'Embrun. » Ce qu'il retient également, c'est la chaleur, le vent. Mais aussi la beauté des paysages. « C'est une course qui a un vrai cachet, différente des autres. Le fait qu'elle soit limitée en nombre de participants y contribue aussi. La rareté est courtisée. »

Une clavicule cassée à cause d'un chien

Toujours bien placé à la sortie de l'eau, Yves Cordier appréciait également la partie vélo de l'Embrunman. « Attention, le vélo ce n'est pas que l'Izoard. Le retour vers Embrun est bien plus dur », assure-t-il. En 1989, comme si les difficultés du terrain n'étaient pas suffisantes, un chien traverse la route. Yves Cordier ne peut l'éviter et chute de son vélo. Bilan : une clavicule cassée et un abandon. Pas de quoi freiner ses ardeurs. Considéré comme l'un des pionners du triathlon français, Yves Cordier possède le record du nombre de victoires (cinq) à Embrun.
Une performance égalée l'an passée par l'Espagnol Marcel Zamora.

Ses succès, il a dû se les construire seul, dans une époque où la discipline se développait lentement. « J'évoluais sans entraîneur, j'ai fait des erreurs que j'aurais évitées si j'avais pu bénéficier d'une aide. » Aujourd'hui, Yves Cordier est justement devenu entraîneur.
Une façon de passer le témoin, tout en restant proche d'un sport qu'il affectionne toujours autant.

Sa carrière de triathète est terminée. Pourtant, Yves Cordier ne s'est jamais autant investi dans la discipline. Il est également à la tête d'une société événementielle qui organise, entre autres, les Ironman de Nice, d'Aix-en-Provence.