« On a réussi à faire évoluer la course avec le temps, à la rendre ce qu'elle est. Elle est considérée comme la plus dure du monde, en tout cas, l'une des plus dures. Quand vous faites plus de 3 kilomètres en natation, 188 à vélo en montant l'Izoard, avec 3600 mètres de dénivelé et un marathon avec 400 mètres de dénivelé aussi, on peut considérer cette course comme dure, voire très dure. » Gérald Iacono est un personnage volubile. Surtout lorsqu'il s'agit de l'Embrunman. Car cette course, c'est un peu son bébé. Parti de rien avec Jean-François Bonnet, Iacono s'investit personnellement et construit une véritable organisation, dont le nombre de bénévoles a été décuplé en 30 ans.
« L'Embrunman, c'est un bloc de ciment. C'est le début de l'histoire du triathlon en France. Il fallait mettre l'épreuve à l'abri face à la concurrence étrangère », explique l'actuel président de l'événement. L'épreuve accueille plusieurs championnats de France dans les années 80 jusqu'à devenir une étape de la Coupe du monde de Triathlon en 1991.
100 000 spectateurs sur le parcours
La course se professionnalise et devient une classique en 1994. Elle accueille de plus en plus de participants. Et de spectateurs. En 1990, ils sont plus de 100 000 sur l'ensemble
du parcours. L'affluence a peu fluctué depuis. « Si j'ai un conseil à donner aux spectateurs, il faut voir le départ de la course, le passage à l'Izoard, et l'arrivée des coureurs, après les premiers. Jusqu'à deux, trois heures du matin, il y en qui passent la ligne. Et il y a toujours des gens qui applaudissent », témoigne Iacono.
La réputation de l'Embrunman doit aussi beaucoup aux triathlètes qui s'y sont illustrés. Chaque période a eu son champion, mais l'histoire est loin d'être terminée.
« Il n'y pas d'immortalité chez les champions. Il y a eu Faure, Cordier, maintenant c'est Zamora. D'autres viendront. Je ne vois pas Zamora gagner encore quatre, cinq épreuves. Chez les femmes aussi, c'est la même logique. Pour réussir, il faut bien se connaître. Connaître son corps sur le bout des doigts. On ne peut pas faire cette course sur un coup
de tête, mais il faut la préparer à l'avance. »
L'Embrunman devient une classique en 1994
Gérald Iacono, en 1990. Premier sponsor de l'Embrunman,
il en devient ensuite le président. Passionné de triathlon
et ambitieux, il gère l'événement avec une ferveur intacte.
« L'Embrunman, c'est un bloc de ciment »